MOTS DE REMERCIEMENTS DU PRESIDENT DE LA COUR SUPREME DU BENIN A L’OCCASION DE SA RECEPTION DANS L’ORDRE NATIONAL DU BENIN AU GRADE DE GRAND OFFICIER
Porto-Novo, siège de Cour suprême, le 27 juin 2023
Madame la Vice-Présidente de la République,
Grande Chancelière de l’Ordre National du Bénin,
« La reconnaissance est la mémoire du cœur » disait Hans Christian ANDERSON.
Partageant cette vérité, je voudrais en cette occasion si empreinte de solennité et en dépit de l’émotion qui m’étreint, m’acquitter d’un agréable mais exigeant devoir, celui d’exprimer, en laissant parler mon cœur, ma reconnaissance, toute ma gratitude aux vrais chefs d’orchestre du cérémonial dont je suis l’objet.
Sans vouloir écorcher le sacro-saint principe constitutionnellement proclamé et au respect et à l’observance duquel, je ne pus jamais me dérober, celui de la laïcité de notre Etat, je me tourne, de prime abord vers Dieu, le dispensateur de toute chose, pour lui rendre grâce, lui qui m’aura tout donné et qui me fait vivre encore ce matin, l’immensité et la profondeur du mystère de son amour pour les hommes et les femmes qu’il a créés à son image. Qu’il soit à jamais glorifié.
Vous venez de le faire savoir, Madame la Grande Chancelière de l’Ordre National, ma nomination au grade de Grand officier de l’Ordre National du Bénin, a été acté en application des dispositions de l’article 2 alinéa 2 de la loi 94-029 du 3 juin 1996 portant réorganisation de l’Ordre National du BENIN, qui élève entre autres personnalités, le Président de la Cour suprême au grade de Grand Officier de l’Ordre National du Bénin, dès son entrée en fonction.
Tout le monde l’aura désormais compris, je dois cette élévation au Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement, Grand Maître de l’Ordre national lui, qui par décret n°2021-96 du 23 mars 2021, m’a nommé dans la plus haute fonction judiciaire de notre pays, le Bénin.
Bien que je sache qu’il n’affectionne point l’exercice auquel je m’oblige à son endroit, je voudrais lui réitérer mes sincères remerciements pour cette marque de confiance témoignée à l’endroit de ma modeste personne. Ainsi que, je l’indiquais au cours de mon allocution de prise de charge le 25 mars 2021, ma nomination dans les fonctions de Président de la Cour suprême traduit de façon fort éloquente toute la considération que porte Monsieur Patrice TALON, Président de la République à l’institution judiciaire et aux hommes et femmes qui l’animent.
Aussi, est-ce avec une légitime fierté que je voudrais vous prier, madame la Vice-Présidente de la République, de bien vouloir lui transmettre, l'expression émue de ma profonde reconnaissance et de celle de toute la magistrature, que dis-je de toute la famille judiciaire de notre pays.
Madame la Vice-Présidente de la République,
Grande Chancelière de l’Ordre National du Bénin,
Je voudrais à présent vous souhaiter la très cordiale bienvenue à l’espace Alexandre DURAND de la Cour suprême.
Je suis heureux que vous ayez pu vous arracher à vos absorbantes occupations pour faire le déplacement jusqu’au siège de la haute Juridiction ici à Porto-Novo, aux fins de présider en personne la présente cérémonie.
Votre présence en ces lieux est un honneur d’autant plus grand que vous n’avez de cesse, depuis votre prise de fonction, de soutenir, à notre plus grande joie, non seulement, toutes les réformes entreprises pour faire jouer au secteur de la justice toute sa partition dans le processus de consolidation de l’État de droit dans notre pays, mais particulièrement la Cour suprême que vous accompagnez avec un cœur tout maternel à chaque grand moment de la vie de l’institution.
Votre venue ici symbolise aussi avec éloquence, votre sympathie et votre affection à l’endroit des femmes et des hommes qui œuvrent chaque jour à la réalisation de cet idéal de justice.
Madame la Grande Chancelière de l’Ordre National du Bénin,
Mon émotion est à son comble après les mots pleins de bienveillance que vous venez de prononcer à mon endroit.
Charles AZNAVOUR nous apprend que « le hasard est curieux, il fait très bien les choses. »
En choisissant délibérément ce jour 27 2023 juin pour la cérémonie qui nous réunit, vous étiez loin d’imaginer ce que le 27 juin représente dans ma vie.
Ce jour représente en effet, ma venue au monde sur les bords de la lagune Ebrié à Port BOUET à Abidjan, en terre ivoirienne.
Au regard de ce qui s’accomplit si merveilleusement sous mes yeux, mon simple merci, mot qui nous vient d’ailleurs, ne me parait pas à la hauteur de l’expression de ma gratitude à votre endroit.
Je vous prie de bien vouloir accepter malgré son approximation mon vrai cri du cœur.
NA SIARA
NA SIARA TOTO
- Monsieur le Garde des sceaux,
- Messieurs les anciens présidents de la Cour suprême,
- Messieurs les anciens présidents de la Cour constitutionnelle,
- Monsieur le Procureur général près la Cour suprême,
- Messieurs les Présidents de Chambres,
- Mesdames et Messieurs les Conseillers et Avocats généraux de la Cour suprême,
- Monsieur le Secrétaire général de la Cour suprême,
- Monsieur le Directeur de Cabinet,
- Messieurs les Directeurs techniques du Secrétariat général,
- Mesdames et Messieurs les Auditeurs,
- Monsieur le Greffier en chef,
- Mesdames et Messieurs les Greffiers,
- Monsieur le Secrétaire général du SYNAM/CS,
- Mesdames et Messieurs les membres du personnel administratif et militaire,
- Distingués invités,
- Chers parents,
- Mesdames et Messieurs ;
Cette remise des Insignes de Grand-Officier au sein de la Cour suprême, revêt un côté solennel et officiel mais votre présence est le plus beau témoignage de votre estime et de votre amitié. Soyez-en toutes et tous vivement remerciés.
Cette distinction qui m’honore, je la partage avec vous tous.
Le mérite, je n’en ai en effet pas plus que chacun et chacune d’entre vous. Et je voudrais pour vous en convaincre, prendre à témoin l’écrivain Charles Péguy qui affirmait : « il y a autant d’amour à peler les pommes de terre qu’à construire des cathédrales. »
Cette médaille revient donc à la vérité, à l’œuvre collective d’une vie.
Je rends d’abord hommage à mes chers parents, à mon père adoptif Michel ADOSSOU de vénérée mémoire et à son épouse, la veuve Eugénie ADOSSOU qui ont fait de moi ce que je suis devenu.
Je leur porte le témoignage de mon attachement et de ma profonde affection.
A ma tendre épouse Michèle ici présente.
A mes enfants qui ont subi les contraintes liées à mes différentes fonctions, je voudrais dire tout mon attachement.
Mesdames et Messieurs,
L’évènement qui nous réunit n’aurait pas été possible si mon destin n’avait croisé celui de grands hommes. Je n’aurai jamais les mots appropriés pour exprimer ma gratitude et mon admiration aux grandes personnalités qui m’ont fait l’honneur d’apprendre et de travailler à leurs côtés. Avec déférence, j’exprime ma profonde reconnaissance à Messieurs Yves YEHOUESSI, William ALYKO, Gaston FOURN, Saliou ABOUDOU, tous de vénérées mémoires.
Ma sincère gratitude va également à l’endroit de Maître Abraham ZINZINDOHOUE et de Ousmane BATOKO ici présents qui ont contribué à façonner la personnalité que la République honore à ce jour. Grande est ma gratitude à leur endroit.
Mesdames et Messieurs les gens de Justice,
La présente cérémonie nous donne l’heureuse occasion, non pas de célébrer une personne, mais d’exalter et de sublimer une histoire commune qui véhicule de belles valeurs, celles de la liberté, de la probité, du sens de responsabilité et de l’honneur, de l’esprit de sacrifice, de l’intégrité et de la compétence au service du droit et de la justice.
Au-delà de ma modeste personne, c’est donc l’office des grands serviteurs de la République qui nous font admirer, la splendeur de la vérité et de la beauté de toute vie sacerdotale, du dépassement de soi pour servir les autres, pour servir la cité qui vient d’être sublimé.
Oui par nos offices et ministères respectifs, nous sommes comme le soulignait Madame Chantal ARENS, Président de la Cour de Cassation de France à l’audience de rentrée 2021 de sa Cour : « ce tiers indépendant et impartial dont chaque société constituée a besoin pour faire valoir et veiller au respect du droit de chacun, pour faire cesser les troubles, mettre fin au litige, réparer les dommages, apaiser les conflits, protéger les plus vulnérables, rappeler la dignité et le respect des droits de chacun et de la liberté individuelle, en bref assurer la paix sociale ».
C’est pourquoi, je veux ici réaffirmer ma conviction profonde de la nécessaire synergie qui doit caractériser l’action de chacun et de tous, du sommet à la base de la pyramide.
Certes, nombreux et complexes sont les problèmes qui rendent escarpé et ardu le chemin vers la construction d’une société de justice mais celle-ci est une exigence profondément enracinée dans le cœur de chacun de nos concitoyens. Ce n’est que dans la justice et avec la justice que nous pourrons garantir l’effectivité de l’Etat de droit en construction dans notre pays.
C’est à vous tous, magistrats de la République, membres et personnel de la Cour suprême, de toute la compagnie judiciaire nationale que je voudrais dédier cette distinction.
L’honneur étant une charge, la distinction qui vient de m’être remise m’engage à davantage travailler et à prendre toute la part qui est la mienne dans l’édification d’une justice efficace et efficiente, au diapason des attentes de nos concitoyens qui aspirent à une justice indépendante, impartiale et dont les décisions sont rendues dans des délais acceptables ; oui dans des délais acceptables.
Nous sommes plus que jamais convaincus à la Cour suprême que la lenteur est loin d’être une fatalité.
Avec nos changements de méthodes, avec courage et ténacité, nous écrivons jour après jour, de belles pages de l’histoire de notre Cour. Elle a assaini ses stocks de dossiers avec la détermination d’un délai de traitement maximum oscillant entre 16 et 18 mois.
Tout le monde y travaille aujourd’hui et les résultats sont plus que probants.
A la manière de John F. KENNEDY, nous voulons rendre à la République ce que nous lui devons plutôt que d’attendre d’elle ce qu’elle pourrait nous devoir.
C’est sur ces mots d’espérance et d’engagement que je voudrais vous réitérer, Madame la Vice-Présidente de la République, Grande Chancelière, Mesdames et Messieurs, mes sincères remerciements et ma profonde gratitude pour votre déplacement ici ce jour, mardi 27 juin 2023.
Vive la justice béninoise du XXIème siècle !
Vive la Cour suprême !
Dieu bénisse la Cour suprême !
Je vous remercie de votre bienveillante attention.
Victor Dassi ADOSSOU.
Quelques images de l'événement