Nommé en Conseil des ministres le 15 janvier 2025 Président de la Chambre Administrative de la Cour suprême du Bénin, le Professeur Ibrahim David SALAMI a pris officiellement les rênes de la plus haute juridiction administrative ce mardi 11 février 2025. C’était au cours d’une audience solennelle de prestation de serment et d’installation présidée par le premier Président de l’institution Victor Dassi ADOSSOU et ceci, en présence de nombreuses personnalités de la République, du corps judiciaire et d’invités, témoins de cet événement majeur dans la vie de l’institution.
Le contexte et les enjeux de cette prise de charge sont si expressifs et si pressants que le Professeur Ibrahim David SALAMI peut les avoir déjà perçus lui-même à travers les réquisitions du Procureur Général près la Cour et le discours d’installation du Président de la haute juridiction.
C’est le Procureur Général Saturnin AFATON qui va camper le décor en rappelant au nouveau Président de la chambre administrative qu’il s’inscrit non seulement dans la lignée de magistrats de qualités exceptionnelles à la tête de cette juridiction mais surtout qu'il succède à un cadre émérite de la magistrature, le Président Rémy Yawo KODO, magistrat hors classe, admis à faire valoir ses droits à la retraite, dont la rigueur et le professionnalisme auront marqués les performances de la juridiction.
Ensuite, qu’il prend les rênes de cette juridiction administrative pendant que les juridictions du fond, pourvoyeuses de matières à la haute juridiction, sont désarmées et déboussolées devant les impressionnants stocks de dossiers auxquels elles font face. Et enfin, qu'il prend les rênes de la chambre pendant que les élections communales et municipales approchent à grands pas et impliquent une certaine organisation, préparation et diverses dispositions propres à prendre pour anticiper et gérer au mieux tous les types de contentieux relatifs à ces consultations électorales.
Mais il n’a de crainte, se rassure-t-il, au regard de la qualité intellectuelle et des expériences du Professeur Ibrahim David SALAMI qui enseigne le droit administratif depuis 25 ans, a dirigé une vingtaine de thèses de doctorat, est avocat depuis 18 ans, Directeur du laboratoire d’études et de recherches en droit administratif depuis 13 ans, Professeur titulaire de droit public de grade hors classe et auteur de plusieurs publications sur le contentieux public privé, administration des collectivités territoriales, etc. Le Procureur Général estime et reste persuadé que l’alliage trilogique recherche-transmission du savoir et défenseur des droits constitue des outils qui feront de sa mission une réussite.
C’est alors qu’il lui souhaite, en son nom personnel et aux noms de ses collègues du parquet général, pleins succès tout en le rassurant de la disponibilité du parquet général à l’accompagner en assumant sa part de la mission. C’est au bénéfice de ces observations qu’il requiert qu’il plaise à la Cour de lui donner acte de ses réquisitions, de recevoir le serment de monsieur Ibrahim David SALAMI, le déclarer installé et le renvoyer à l’exercice de ses fonctions.
Les qualités exceptionnelles de l’homme ainsi décrites par le Procureur Général prouvent à suffisance que le Président de la Cour Victor Dassi ADOSSOU ne s’est pas égaré en dénichant et en proposant à nomination au Chef de l’Etat ce cadre émérite, au regard des enjeux et de la dynamique en cours à la Cour suprême depuis sa prise de charge. C’était l’occasion pour lui de réitérer ses sincères remerciements au Président de la République, Président du Conseil supérieur de la magistrature pour avoir accepté sa proposition, lui qui atteste aussi de la qualité intellectuelle et du savoir-faire de l’homme. Pour le Président Victor Dassi ADOSSOU, le Professeur Ibrahim David SALAMI est l’homme qu’il faut à cette fonction en ces moments précis de l'histoire de la haute Juridiction. Il tient aussi à remercier certaines personnalités dont le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et de la Législation qui ont porté avec lui, son candidat.
Cette audience solennelle de prestation de serment et d’installation du nouveau président de la chambre administrative a été l’occasion pour le Président Victor Dassi ADOSSOU tout en félicitant l'heureux du jour de confesser publiquement ce qu’il n’a jamais auparavant dévoilé au Professeur SALAMI. Votre expertise vient de ce que vous êtes également un redoutable praticien du droit. Avocat inscrit au barreau du Bénin en 2007 après une expérience au barreau de Poitiers, vous avez maintes fois par vos mémoires et observations produites dans les procédures contentieuses portées ici, séduit notre chambre. J’étais personnellement chaque fois heureux de vous voir dans nos prétoires même si, vous ne gagniez pas tous vos procès. Mais vous avez l’art de vous faire écouter même si l’on ne partage pas toutes vos opinions. Sous le contrôle des anciens membres de la Chambre ici présents, je puis dire que vous faites partie des éminents avocats qui ont fait évoluer la jurisprudence de cette chambre.
A ce moment précis de témoignage, imbu de sa grande humilité, très touché par ces mots, on pouvait apercevoir, tête baissée, le Président Ibrahim SALAMI se sentir tout petit dans son siège, tant il mesure la portée et la sensibilité de la mission qui l’attend. Du prétoire au siège, les réalités ne sont pas les mêmes et ne seront plus les mêmes pour lui. Pour ce faire, il devra très vite s’immerger dans les techniques de cassation, lui recommande le Président. C’est ainsi que le premier Président de la Cour lui reprécise sa mission :
Votre mission sera dès lors au premier chef, de veiller, par la cassation normative, à vous assurer de l’uniformité de l’interprétation de la norme sur tout le territoire national et par la cassation disciplinaire, d’amener les juges du fond statuant en matière administrative au respect scrupuleux des principes directeurs du procès et du droit processuel. Vous n’ignorez pas par ailleurs que la Cour aura à affronter les échéances du contentieux des élections communales et municipales de 2026 et que c’est la chambre administrative qui joue le rôle de structure pilote de gestion de ce contentieux. L’autre important défi à relever est celui du fonctionnement des chambres administratives des juridictions du fond, en particulier celle du tribunal de première instance de Cotonou où des centaines de requêtes non traitées sont en déshérence.
De toute façon, du soutien personnel et celui de tous les membres de la Cour le Président de la chambre administrative en aura, rassure le Président. La Cour, après avoir reçu le serment prêté a ainsi procédé à l’installation du Président Ibrahim David SALAMI, président de la chambre administrative qui siègera désormais en tant que tel à gauche du Président de la Cour.
Cell.Com.Cour suprême du Bénin/ Secrétariat Général de l’AA-HJF
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